Ce dimanche, j’ai publié avec Valérie Hayer, eurodéputée, une tribune dans le Journal du Dimanche.
La voici en intégralité :
« Mardi prochain, à l’Assemblée nationale, se jouera en partie l’avenir de l’Europe. Impulsé par le couple franco-allemand pour répondre à la crise du Covid-19, le plan de relance européen de 750 milliards d’euros devra, pour devenir réalité, obtenir la ratification de l’Assemblée sur la « décision ressources propres ». Il s’agit là de l’outil indispensable à la mise en oeuvre de ce plan qui viendra directement abonder les plans de relance nationaux. Sur les 100 milliards du plan français, 40 milliards viendront du plan européen. L’enjeu est donc colossal.
Non, les Français ne paieront pas une facture ou un impôt caché pour rembourser le plan de relance européen
Certainement pas les europhobes, qu’ils soient invétérés ou de circonstance, qui, embarrassés par ce bond en avant historique, en sont réduits au mensonge pour le discréditer. Disons-le clairement, une fois pour toutes : Non, les Français ne paieront pas une facture ou un impôt caché pour rembourser le plan de relance européen. Et non, il ne permet pas à l’Europe d’imposer à la France une liste de réformes, en contrepartie du versement des milliards d’euros d’aides.
Un accord de remboursement, au contraire, protège les citoyens européens. En voici le principe, sécurisé dans les négociations avec le Parlement : le remboursement des aides accordées sera financé par ceux qui ne payent pas leur juste part d’impôt. Ainsi, les géants du numérique, les entreprises non européennes qui ne respectent pas nos normes environnementales ou encore les institutions financières qui spéculent à tout va porteront la charge de cet emprunt. Ils assureront ce que l’on appelle les ‘ressources propres’. Loin d’un nouvel impôt pesant sur les ménages, ce sont les contributions de ces géants qui permettront de rembourser notre relance!
Chacun le sait désormais, la crise engendrée par le Covid n’a rien à voir avec les crises que les Européens ont connu ces dernières années. Nombreux étaient ceux qui se demandaient si l’Europe y résisterait. Près d’un an plus tard, force est de constater que les Européens, bien au contraire, ont su utiliser la crise pour faire progresser la souveraineté européenne.
L’Europe, a montré sa capacité à résister, à protéger et même à dépasser ses dogmes
‘Il est temps d’affirmer que, sur les grands défis de notre époque, la vraie souveraineté passe par une action européenne’. Cette déclaration, nous la devons à Emmanuel Macron, alors candidat à l’élection présidentielle. A l’époque, ses concurrents, de droite comme de gauche, hurlaient à la trahison nationale sans comprendre de quoi il retournait. Les commentateurs, quant à eux, y voyaient un concept abstrait, incapable de fédérer le reste des pays de l’Union. Depuis, l’idée de ‘souveraineté européenne’ s’est imposée sur le continent. En quelques mois, elle est devenue la pierre angulaire de la réponse européenne à la crise. Du plan de relance à la stratégie d’acquisition des vaccins, en passant par la lutte contre le dérèglement climatique, l’Europe, a montré sa capacité à résister, à protéger et même à dépasser ses dogmes.
Le Covid-19 nous secoue encore. En 2021, les défis resteront nombreux. Mais le courage, l’unité et la solidarité manifestés en 2020 sont les meilleures garanties apportées par les dirigeants européens, non seulement pour défaire le virus et ses variants, mais aussi et surtout pour sortir plus forts et déterminés de la crise. Soyons-en certains, l’Europe puissance est en marche! »
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