Tout ou presque a été entendu ces derniers jours sur le traité d’Aix-la-Chapelle, que s’apprêtent à signer le président de la République Emmanuel Macron et la Chancelière allemande Angela Merkel. Notre gouvernement s’apprêterait à vendre l’Alsace et la Lorraine à l’Allemagne après avoir prétendument vendu, comble de l’ironie, la France à l’ONU il y a quelques semaines lors de la signature du Traité de Marrakech.
Inutile de trop s’appesantir sur ce tissu de fausses informations qui, une fois de plus, sème le trouble dans l’esprit de nos concitoyens et nous éloigne des réalisations concrètes dont ce traité pose les bases.
A une époque où notre monde traverse une révolution stratégique, marquée par le retour des discours nationalistes dans notre continent, la remise en cause américaine du multilatéralisme, l’agressivité russe vis-à-vis de son voisinage et l’ambition économique et militaire chinoise sans bornes, toute volonté de renforcement du projet européen et de reconquête de notre souveraineté doit être saluée. C’est bien ce que le traité d’Aix-la-Chapelle propose.
Parce que signer une clause de défense mutuelle pour mieux répondre aux menaces qui pèsent sur nos pays, c’est consacrer l’esprit de sécurité et de solidarité qui doit régner dans l’Union européenne.
Parce que mettre en œuvre un Conseil franco-allemand d’experts économiques, c’est jeter les ponts d’une politique économique et industrielle qui permettra aux Européens de recouvrer leur indépendance dans des domaines où ils obéissent aujourd’hui à d’autres.
Parce que créer une plateforme numérique franco-allemande de contenu audiovisuel et d’information, c’est faire de la culture et de l’éducation une priorité pour les générations futures.
Ce traité n’est pas une simple célébration symbolique de l’amitié franco-allemande. C’est un outil au service d’un couple franco-allemand engagé, qui fait apparaître l’Union Européenne comme un facteur de stabilité et comme un vrai levier pour l’action.
Alors que beaucoup d’observateurs jugeaient le couple franco-allemand obsolète et incapable de construire l’Europe de demain, saluons ce nouveau souffle, qui consacre la volonté politique de nos deux pays de changer la donne européenne pour les années à venir.