Déconfinement : les annonces du Premier ministre

Cet après-midi, le Premier ministre s’est à nouveau exprimé devant l’Assemblée nationale, pour présenter à la représentation nationale un plan de sortie du confinement, à compter du 11 mai. Suite à son intervention, j’ai voté en faveur des mesures proposées par le gouvernement.

Progressivement, la vie des Français doit nécessairement reprendre et le confinement, qui a porté ses fruits, doit cesser avant de provoquer des effets délétères. La stratégie du Gouvernement a jusqu’ici permis une décrue de la propagation du virus, sauvant selon les estimations des experts 60 000 vies.

Nos vies reprendront, mais différemment. En l’absence de vaccin ou de traitement efficace, il est probable que le Coronavirus continue de circuler parmi nous : il nous faudra donc vivre avec celui-ci. Face à ce constat, le Premier ministre a dévoilé la stratégie de déconfinement, articulée autour de trois objectifs : protéger, tester et isoler. 

Protéger d’abord, c’est maintenir les réflexes qui sont désormais ceux de notre quotidien : maintenir la distanciation physique, les gestes barrières et désormais le port du masque dans certaines conditions.

La question des masques a suscité des inquiétudes, de l’incompréhension voire de la colère. La France a dû gérer un risque de pénurie de masque. Pour prévenir ce danger, nous avons, durant le confinement, multiplié par cinq notre production nationale, et importé massivement des masques, pour atteindre un niveau de commande de 100 millions par semaine. Grâce à la mobilisation de tous, il y aura assez de masques dans le pays pour faire face aux besoins à partir du 11 mai : les Français pourront se procurer des masques grand public dans tous les commerces et nous nous appuierons sur les acteurs de terrain, maires et préfets, ainsi qu’aux entreprises pour équiper la population. Ils devront être portés là où les distances de sécurité ne pourront être respectées, dans les transports publics notamment.

Ensuite, il nous faudra tester massivement la population. D’ici au 11 mai, nous serons en capacité de réaliser 700 000 tests chaque semaine. Ce chiffre s’appuie sur les estimations du conseil scientifique qui prévoit l’apparition de 1000 à 3000 cas par jour. Cela impliquera de tester entre 20 et 25 personnes autour de chaque personne contaminée grâce à la mobilisation des laboratoires publics et privés pour permettre de créer des accès de proximité. Ces tests seront remboursés par l’assurance maladie.

Isoler enfin les personnes positives, pour une durée de quinze jours, période qui pourra s’effectuer au sein du foyer ou dans des hôtels réquisitionnés. Les préfets et les collectivités vont définir avec les acteurs associatifs, les professionnels de santé, le plan d’accompagnement des personnes positives. Sur l’utilisation d’outils numériques complémentaires, une application est à l’étude, son développement n’est pas abouti : en amont de son éventuelle mise en place, un débat sera organisé à l’Assemblée nationale, afin de garantir la protection des libertés individuelles.

Pendant longtemps, il n’y aura pas de retour à la normale et celui-ci sera progressif. Semaine après semaine, il faudra tenir compte de la circulation du virus, rester vigilant afin d’éviter une nouvelle mise sous pression d’un système hospitalier durement éprouvé. C’est pourquoi le déconfinement sera progressif et adapté en fonction des réalités locales. Ainsi, la propagation du virus est hétérogène sur le territoire : des indicateurs seront définis le 7 mai pour définir le 11 mai quel sera le plan de circulation applicable selon les départements.

La vie économique doit nécessairement reprendre : les commerces rouvriront, dans le respect d’un cahier des charges sanitaire strict. Les bars et restaurants restent fermés jusqu’au moins le 2 juin.

Les conditions de travail de tous les Français continueront d’être impactées par l’épidémie : le télétravail pour ceux qui le peuvent va se prolonger pour au moins trois semaines ; pour les autres travailleurs nous encouragerons les employeurs à appliquer des horaires décalés et à appliquer les gestes barrières dans les entreprises. Le plan d’activité partielle sera ainsi maintenu au moins jusqu’au 1er juin.

Les activités culturelles resteront aussi considérablement réduites : seules les médiathèques, les bibliothèques ainsi que les petits musées vont rouvrir dès le 11 mai. Les manifestations sportives, culturelles, les salons professionnels (+ de 5000 participants ) ne pourront pas ouvrir avant septembre. Cela implique notamment qu’il n’y aura pas de reprise pour les saisons sportives 2019-2020.

Enfin, concernant les écoles, une réouverture très progressive est proposée à compter du 11 mai pour les maternelles et l’école élémentaire, partout sur le territoire et sur la base du volontariat. A partir du 18 mai, mais seulement dans les départements où la circulation du virus est très faible, la réouverture des collèges est envisagée en commençant par les classes de 6ème et 5ème. Enfin, concernant les lycées, une décision sera prise fin mai. La vie scolaire sera organisée autour du respect des gestes barrières, de mesures d’hygiène strictes et de la distribution de gels hydro-alcooliques : le nombre d’élève sera réduit à 15 par classe et le personnel éducatif aura des masques à sa disposition.

Au coeur de ce plan ambitieux, nous aurons un rôle primordial : à nous de continuer à contrôler l’action du Gouvernement à travers les outils à notre disposition (questions orales et écrites au Gouvernement, audition en commission parlementaire, mission d’information, etc). Le Premier ministre a par ailleurs annoncé qu’il présentera un Projet de Loi en Conseil des Ministres ce samedi, puis à l’Assemblée nationale la semaine prochaine. Ce texte visera à prolonger l’état d’urgence sanitaire, ainsi qu’à voter les nouvelles mesures liées au déconfinement. Dans ce cadre, vous pouvez compter sur ma vigilance et mon plein engagement.

La date du 11 mai nous laisse entrapercevoir la perspective de jours meilleurs, mais ceux-ci ne sont pas encore venus : le civisme, la rigueur et la responsabilité doivent toujours nous accompagner dans les jours et les semaines à venir. Aucun plan, aucune mesure ne permettront d’endiguer cette épidémie si la chaîne de solidarité ne s’oppose pas à la chaîne virale. Notre responsabilité individuelle est le premier maillon de cette chaîne. 

A nous de rester solidaires et unis pour sortir par le haut de cette crise qui nous a tant éprouvés.