Ma lettre d’information du 3 mars 2022 : Ukraine : adresse du Président de la République et débat au Parlement

Après une première adresse à la Nation le 24 février dernier, le Président de la République a repris la parole devant les Français dans la soirée du 2 mars. Il est revenu sur la guerre en Ukraine et ses conséquences. En parallèle, nous avons tenu au Parlement un débat sur cette guerre en présence du Gouvernement.

 

 

À la tribune de l’Assemblée nationale depuis laquelle je m’exprimais au nom du groupe majoritaire, j’ai tenu à condamner de la manière la plus vigoureuse la guerre effroyable menée par Vladimir Poutine. En refusant la main tendue du dialogue diplomatique, le Président russe a entraîné la Russie dans une guerre fratricide. Et en attaquant un pays souverain, démocratique et pacifique, il a fait un choix délibéré : celui de l’inhumanité.

 

Cette guerre est totale, brutale, massive. Elle n’est pas ciblée, comme la propagande russe cherche à le faire croire.

 

J’ai également apporté mon soutien au peuple ukrainien, au courageux Président Zelensky et à la résistance qui mène un combat acharné au nom de la liberté et en défense de la démocratie et de la souveraineté de leur pays. Nous partageons au sein de l’UE ces mêmes valeurs avec nos amis Ukrainiens.

 

Soutenir l’Ukraine c’est aussi écouter ce que nous demande le Président Zelensky. Il réclame de l’aide et des armes pour défendre son pays et protéger sa population. Les Européens ont entendu cette demande et y ont répondu. C’est la traduction concrète, immédiate de l’union des Européens avec le peuple ukrainien et l’affirmation de l’Europe puissance que nous défendons.

 

Mais au-delà de la situation militaire, il y a une urgence humanitaire à traiter.

 

L’Europe vit en effet l’un des plus grands exodes sur son territoire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces derniers jours, un million d’Ukrainiens ont quitté le pays pour rejoindre l’Union européenne. Beaucoup d’autres sont sur les routes.

 

Ces réfugiés sont les victimes du cynisme de Poutine et de ses alliés. Ils doivent savoir qu’ils sont les bienvenus en Europe et qu’ils seront bien accueillis. Notre devoir le plus élémentaire est de sauver et de protéger, ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont vécu et fuient l’enfer des bombes russes.

 

Enfin, soutenir l’Ukraine, c’est reconnaître l’aspiration européenne de son peuple. Le Président Zelensky a signé lundi une demande soutenant le statut de candidat à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Je soutiens cette demande.

 

Travailler pour octroyer ce statut, cela ne veut pas dire que l’Ukraine adhérera demain à l’UE. C’est un processus long. Mais cela signifie que l’avenir de l’Ukraine est au sein de la famille européenne. C’est le message que les Ukrainiens nous ont écrit en lettres de feu, par leur combat héroïque en faveur de la liberté.

 

Face à cette offensive, le Président de la République a rappelé dans son allocution que la réaction de la communauté internationale a été immédiate et unanime. L’Assemblée Générale des Nations unies a condamné par un vote écrasant cette agression. Des mesures rapides ont été prises par les Européens : soutien humanitaire ; livraison de matériel et d’équipement pour se défendre ; sanctions économiques et politiques contre les dirigeants russes. En l’espace de quelques jours, la Russie s’est retrouvée mise au ban de la communauté internationale.

 

Dans les jours à venir, les initiatives diplomatiques et les sanctions contre les dirigeants économiques et politiques de la Russie vont se poursuivre, toujours dans l’objectif d’un cessez-le-feu et de mettre un terme à cette guerre.

 

Face à cette tragédie, le Président de la République a souligné le moment de rupture que nous vivons. Ce qui se passe actuellement en Ukraine aura des répercussions à court, moyen et long terme sur l’ordre international, mais également sur nos sociétés et sur la vie des Français (économie, industrie, agriculture, énergie, immigration, etc.). Afin de parer à ces conséquences, notamment sur le plan économique et sur le coût des matières premières, le Président de la République a demandé au Premier ministre de présenter un « Plan de résilience » qui permettra d’évaluer le coût et de présenter des mesures qui protégeront les citoyens.

 

D’autre part, face à ce « retour brutal du tragique de l’Histoire », le Président de la République a salué l’unité de l’Union européenne et la rapidité avec laquelle elle a su réagir. Cette épreuve montre, s’il en est, le besoin pour l’Union d’assumer une souveraineté pleine et entière dans l’ordre international à venir, en renforçant notamment sa puissance sur les plans économique, énergétique, et de défense. Ce sera l’objet du Sommet de Versailles organisé les 10 et 11 mars.

 

Madame, Monsieur, mes chers compatriotes, nous ignorons encore ce que sera l’issue de cette guerre odieuse. Dans les heures et dans les jours à venir tout dépendra de la résistance ukrainienne mais aussi de notre capacité à nous Européens de continuer à opposer un front uni.

 

Oui, défendre nos valeurs démocratiques a un prix. Un prix déjà élevé. Les Ukrainiens le payent en bombes et en morts civiles. Nous aurons peut-être à le payer économiquement. Mais si nous ne sommes pas prêts à payer ce prix maintenant, au nom de la souveraineté de l’Ukraine, au nom des valeurs qui fondent notre Europe, au nom de l’idéal européen, alors ce sont les générations futures qui auront à payer un prix infiniment plus élevé.

 

Pour lors, l’heure est au soutien du peuple ukrainien et du président Zelensky dont la vaillance fait l’admiration du monde. Qu’ils sachent que nous sommes à leurs côtés, aux côtés de la résistance.

 

L’avenir de l’Europe et de l’Ukraine s’écrira en commun.

 

Restant naturellement à votre disposition et à votre écoute.

 

Votre député,

Pieyre-Alexandre ANGLADE

Pieyre-Alexandre Anglade

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Belgique

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