Fin de vie en France : ouvrir de nouveaux droits pour une fin de vie libre et choisie

A la question de savoir si nous devons pouvoir choisir notre mort, nous ne formulons pas tous la même réponse. Pour les uns, le « oui » est une évidence. Pour les autres, le « non » s’impose, au terme de questionnements philosophiques, religieux ou spirituels légitimes.

La mort, surtout dans nos sociétés modernes, demeure un tabou intime, un sujet difficile à aborder où le doute accompagne chacune de nos réflexions. Les députés n’échappent pas à cette réalité. 

Comme chacun d’entre nous, j’ai souvent pensé à ce sujet. J’ai lu, écouté les différentes opinions, j’ai aussi débattu souvent avec mes collègues sur cette question et me suis au fil du temps forgé une conviction. Je suis aujourd’hui favorable à ce que le droit de notre pays puisse permettre à chacune et chacun une fin de vie libre et choisie, dans les conditions les plus dignes, lorsque la maladie n’est plus supportable.

J’ai voté en ce sens ce jeudi soir à l’Assemblée nationale. Mais en raison de l’obstruction parlementaire d’une poignée de députés du parti Les Républicains, nous n’avons pas pu aller au bout de ce texte dans le temps imparti. 

Soyons clairs, il ne s’agit pas ici de remettre leurs convictions en cause. Sur ce sujet qui relève de l’intime, gardons-nous des injonctions et des positions péremptoires qui n’apportent rien au débat. Ils ont le droit absolu de s’opposer si telle est leur conviction. Mais ils n’ont pas celui de confisquer le débat souhaité et attendu par des millions de Français.

Avec ce texte, nous proposions d’établir un cadre légal pour ouvrir de nouveaux droits encadrés et clairement définis aux personnes en fin de vie, comme le droit de bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir. La personne, demandant à en bénéficier, devait être majeure, capable et souffrir d’une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique telle qu’aucune solution d’ordre thérapeutique n’est plus envisageable. Ce choix libre et éclairé, cette personne pouvait le révoquer à tout moment.

De même, il ne s’agissait pas d’obliger les médecins à aller à l’encontre de leurs convictions personnelles. Ils pouvaient évidemment invoquer la clause de conscience.

Je sais que tout le monde ne partage pas cette conviction. Je le respecte et le comprends. Mais je suis intimement convaincu que nous avons la responsabilité humaine d’ouvrir toutes possibilités offertes aux personnes en fin de vie.

Cette proposition de loi, bloquée par l’obstruction de quelques-uns, je m’apprêtais à la voter en mon âme et conscience. Je continuerai avec d’autres et, j’en suis convaincu, avec le soutien de la plupart des Français, à défendre le droit à choisir sa fin de vie. Et je sais que quels que soient les freins, cette évolution de notre droit est inéluctable.

Pieyre-Alexandre Anglade

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