Alors que s’achève l’année 2020, je tenais à vous faire un bilan en 5 points de l’ensemble de nos actions. Tout au long des vacances de fin d’année, vous retrouverez sur mon site 5 articles détaillés sur les avancées de notre pays. En voici le troisième, dédié aux avancées considérables réalisées par l’Union européenne en 2020.
En l’espace d’une année, la construction européenne a fait davantage de progrès que durant l’ensemble des dernières décennies. Que ce soit en matière de santé, d’économie, de sécurité, voire de diplomatie, l’Europe n’a jamais été aussi unie qu’aujourd’hui. Retour sur les grandes avancées de l’Union en 2020 :
Des compromis historiques pour le plan de relance
Présenté en juillet dernier, le plan de relance NextGenerationEU est une initiative historique pour notre continent. S’élevant à 750 Mds €, il se compose de subventions (312 Mds €) et de prêts (360 Mds €) dont 40 Mds € bénéficieront directement à la France. Les 78 Mds € restant seront dédiés au budget européen pour la période 2021-2027 (dont le montant total s’élève 1 074 Mds €).
Ce plan de relance permettra de reconstruire l’Union mais aussi de la transformer et de l’adapter aux enjeux du XXIe siècle. Par exemple, d’importants pans de NextGenerationEU serviront la transition écologique ou encore à la recherche (10 Mds € sont ainsi prévus pour le Fonds de transition juste qui accompagne les pays en retard en matière climatique ; 5 Mds € sont aussi prévus pour le programme Horizon Europe dédié à l’innovation).
A l’issue de nombreuses négociations, le plan de relance, le budget européen pour 2021-2027 ainsi que leur déploiement ont fait l’objet d’un consensus entre l’ensemble des 27 Etats membres lors du dernier Conseil de décembre 2020. Initialement, la Hongrie et la Pologne avait bloqué le processus, s’opposant au fait que l’octroi des fonds soit conditionné au respect de l’Etat de droit. Cette conditionnalité a finalement été maintenue ce qui représente une victoire sans précédent pour les valeurs de l’Union.
Une Europe qui assume ses valeurs et s’affirme
L’année 2020 a été une année charnière, notamment pour la question de l’Etat de droit. La Commission a rendu son premier rapport à ce sujet (avec une analyse de la situation dans tous les pays membres de l’Union européenne) et l’octroi des fonds du plan de relance sera bien conditionné au respect de ce principe fondateur de l’Union européenne.
En 2020, nous avons également parachevé la création du Parquet européen. Celui-ci jouera un rôle central dans la défense des intérêts financiers des européens, notamment en matière de lutte contre la fraude. Il sera dirigé par Laura Kövesi, magistrate roumaine reconnue pour son important travail contre la corruption.
Enfin, 2020 a été l’année durant laquelle les 27 ont été le plus unis sur le plan diplomatique. Par exemple, face aux provocations du Président turc Receip Tayip Erdogan, les Européens ont réussi à surmonter leurs divisions. Des sanctions contre des ressortissants turcs seront ainsi prises en réaction aux travaux d’exploration gazière du pays dans des zones disputées avec la Grèce et Chypre.
Des ambitions écologiques plus fortes que jamais
Lors de son discours du 16 septembre 2020 sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne Ursula van der Leyen a fixé un cap ambitieux : la réduction des émissions de CO2 à hauteur de 55 % d’ici 2030 (au lieu des 40 % prévus jusque-là) par rapport aux niveaux de 1990. Il s’agit d’une étape clé pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Ce seuil des 55 % a été confirmé lors du dernier Conseil européen en décembre 2020 : concrètement, les 55 % deviennent un objectif pleinement contraignant, plaçant l’Europe en première ligne pour la lutte contre le réchauffement climatique.
L’écologie est aussi au cœur du plan de relance européen : NextGenerationEU devra ainsi être financé par des obligations vertes à hauteur de 30 %. Aussi, 37 % des dépenses du plan seront directement allouées pour répondre aux objectifs du Pacte vert européen. Plus largement, pour encourager l’élaboration de normes communes en matière de finance verte, le Conseil européen a invité la Commission à élaborer une proposition législative en matière d’obligations vertes d’ici juin 2021.
Une Europe qui nous protège à tous les niveaux
Sur le plan sanitaire, l’Europe a mené un important travail de coordination. Par exemple, courant octobre, les Etats européens ont adopté une recommandation pour coordonner les restrictions en matière de liberté de circulation. Plus récemment, durant le dernier Conseil européen, ils ont convenu de développer des mécanismes de partage d’expériences. Les 27 ont aussi invité la Commission à faire des propositions pour établir un cadre relatif aux tests rapides et à la reconnaissance mutuelle des résultats de ces tests. Concernant les vaccins, la task force européenne déployée à l’initiative de la France a permis à l’ensemble des pays de l’Union d’acquérir des vaccins aux mêmes prix raisonnables.
Au niveau des frontières, l’Europe a franchi une importante étape pour mieux nous protéger. Fin septembre, la Commission a présenté un nouveau pacte pour l’asile et l’immigration. Celui-ci comprend d’importantes mesures pour mieux harmoniser les procédures et protections visant les demandeurs d’asile au sein des pays de l’UE. Il prévoit aussi l’introduction d’un nouveau filtrage obligatoire préalable à l’entrée dans l’UE (avec des contrôles d’identification, de santé et de sécurité) ainsi que l’amélioration de plusieurs dispositifs existants (comme la base européenne de données des empreintes digitales).
Enfin, face au terrorisme, les récents attentats ont montré la nécessité pour les Européens de coopérer plus étroitement ensemble. Cette coopération est essentielle pour anticiper les menaces et c’est ce vers quoi nous tendons : la Commission européenne a notamment présenté un nouveau programme anti-terroriste et le Conseil européen a réaffirmé le rôle coordinateur de l’Europe dans ce domaine tout en soulignant que la coopération policière et judiciaire en Europe devait être renforcée.